Au vu de l’accord trouvé, la COP30 est considérée comme une déception. Tu es aligné avec ça ?
Oui, à ce niveau, je suis aligné avec les différentes analyses qui ont été faites : l’accord trouvé manque d’ambition. Mais, la COP, ce n’est pas que ça. Pour nous, les acteurs de l’action climatique, qui travaillons au quotidien pour limiter le réchauffement climatique à 2°C, la COP, c’est avant tout un lieu de dialogue continu entre tous les acteurs : ONG, entreprises, organismes internationaux, etc.
Pendant deux semaines, il y a des réunions non-stop. Les pavillons nationaux organisent des événements en continu. Sur le pavillon français, nous avons eu l’opportunité d’animer une session sur le Climate Contribution Framework et une autre sur l’IA et décarbonation avec ENGIE et Schneider Electric. Sans dialogue, il ne se passe plus rien. La COP, c’est ce carrefour où tout l’écosystème se parle.
On a dit que c’était “la COP de l’action des entreprises”. Tu l’as ressenti ?
Oui, de nombreuses entreprises étaient présentes sur place. Ce qui m’a marqué, c’est que la plupart avait un lien direct de dépendance avec la nature.
Leur présence illustre quelque chose de fondamental : l’action pour le climat est liée à la résilience et à la santé du business. Ce n’est plus optionnel. Les entreprises qui étaient là avaient des intérêts économiques directs et un vrai besoin de reconnecter leurs activités avec l’action climat.
Et la présence controversée des lobbies fossiles ?
C’est un sujet qui fait débat, mais regardons les chiffres : 80% de notre énergie vient du fossile.
Si tu ne mets pas ces acteurs de l’énergie dans la négociation, tu retires des centaines de milliards d’investissement dans la transition bas carbone. Bien sûr, ils défendent leurs intérêts, mais refuser de dialoguer avec eux, ce serait refuser de régler le problème à grande échelle. Ils font partie du problème, ils font donc partie de la solution.
Si tu devais résumer la COP30 en un mot ?
Harmonisation. Sur place, c’est cette volonté d’harmonisation que j’ai ressentie tout au long de cette COP, entre les différents acteurs : ONG, entreprises, organismes internationaux, standards, etc. La COP n’est pas parfaite, mais elle est essentielle.
Pourquoi c’était important pour Sweep d’être présent ?
Parce que notre expertise data et climat participe de l’effort global. C’est dans des lieux comme la COP que peuvent émerger des cadres d’action, des contacts, des idées qui auront un impact monumental demain.
Nous avons notamment participé à une réunion sur l’harmonisation des marchés du carbone et de la comptabilité carbone. Il y a une vraie volonté de faciliter la vie des entreprises dans leur transition, de connecter les outils avec les engagements concrets. C’est exactement ce que nous faisons avec Sweep.